Gatsby : Duel au West Egg

Bienvenue dans les années folles ! Concourez pour étendre votre influence et attirer l’attention de Gatsby dans ce jeu stratégique de collection de Bruno Cathala et Ludovic Maublanc inspiré par le roman culte de Francis Scott Fitzgerald.

Quand Bruno Cathala (7 Wonders Duel, Kingdomino, Five Tribes) et Ludovic Maublanc (Mr. Jack, Cyclades, Ca$h’n Guns) s’associent, on sait qu’on n’est pas là pour danser. Leurs duels et confrontations ont déjà marqué les tables, qu’ils soient feutrés comme dans Sobek 2 joueurs ou explosifs comme dans Dice Town. Pour donner corps à cette nouvelle joute mondaine, ils font appel à Christine Alcouffe (Little Town, Sobek 2 joueurs), dont l’illustration élégante pare les cartes et les jetons d’un vernis art déco. Et c’est Catch Up Games qui orchestre le tout, l’éditeur français derrière Paper Tales, The Loop ou Wild Space, toujours fidèle à sa ligne : des jeux accessibles en surface, tendus en profondeur, et beaux à regarder.

Champagne et influence

Gatsby vous installe dans le Long Island des années 1920, au cœur des fêtes démesurées du célèbre Jay Gatsby. Vous n’êtes pas là pour profiter du champagne : vous incarnez Dorothy Williams ou James Miller, deux ambitieux qui cherchent à briller dans ce monde de luxe et de faux-semblants. Le but ? Attirer l’attention de Gatsby en vous entourant des bonnes fréquentations : banquiers influents, aristocrates arrogants, artistes décadents… Trois lieux deviennent votre terrain de chasse — le Cabaret, le Centre financier et l’Hippodrome — autant de scènes où l’on déploie son influence pour séduire les puissants et rafler les faveurs convoitées. Derrière les paillettes, c’est un duel sans concession : celui qui impose son réseau s’empare de la lumière, l’autre disparaît dans l’ombre des lustres.

Une partie de Gatsby se joue en une trentaine de minutes et repose sur une mécanique simple mais acérée : à votre tour, vous choisissez une action parmi quatre possibles… à une condition cruciale : vous ne pouvez jamais refaire celle que votre adversaire vient d’exécuter. Cette contrainte, aussi élégante que cruelle, oblige à s’adapter en permanence.

Les actions permettent de placer vos jetons d’influence dans l’un des trois lieux :

  • Le Cabaret fonctionne en mode “pose rapide” : on aligne ses jetons pour capter des personnages sous forme de course.
  • Le Centre financier impose une ascension tendue : un escalier où il faut grimper plus haut que l’autre pour rafler les récompenses.
  • L’Hippodrome joue la carte de la majorité : être plus présent que l’adversaire pour revendiquer les personnages convoités.

Au fil des tours, vous accumulez des figures de la haute société. La partie peut se terminer immédiatement si vous contrôlez trois personnages d’une même couleur ou cinq couleurs différentes. Sinon, dès qu’un lieu est vidé, on compte les étoiles de prestige sur vos personnages pour désigner le vainqueur.

Trois lieux, trois logiques

A noter ces mécaniques intéressantes :

  • La contrainte d’action. Impossible de copier le coup de votre adversaire : chaque choix vous force à anticiper le sien, à calculer l’opportunité laissée derrière vous. Simple règle, tension maximale.
  • Trois lieux, trois dynamiques. Course, escalade, majorité : chaque espace impose un rapport de force différent. On n’y joue jamais de la même manière, et c’est la gestion du tempo entre ces arènes qui fait tout le sel du duel.

Sous les dorures, un duel feutré

Gatsby séduit au premier regard par son élégance visuelle et la clarté de ses règles. La mécanique qui interdit de copier l’action de l’adversaire installe une tension immédiate et oblige à anticiper en permanence, donnant au duel une profondeur surprenante. Les enchaînements de bonus et les effets spéciaux ajoutent des respirations tactiques, parfois même de jolis retournements de situation.

Pourtant, le jeu ne parvient pas toujours à maintenir l’intensité qu’il promet. Les trois mini-jeux — course, escalade, majorité — apparaissent distincts en théorie, mais finissent par produire une sensation assez répétitive : avancer, déclencher, recommencer. Le contrôle reste limité et l’impression domine parfois que la partie se déroule plus qu’elle ne se maîtrise vraiment. Quant au thème, il sert surtout d’habillage art déco, séduisant mais vite relégué au second plan derrière des mécaniques abstraites.

Au final, Gatsby offre un duel accessible, rapide et plaisant, parfaitement servi par une édition soignée. Mais derrière la façade luxueuse, la fête peut sembler moins enivrante qu’attendu. Un jeu agréable, mais qui manque peut-être de ce supplément d’âme capable de marquer durablement.

Points fortsPoints faibles
Règles simples et accessiblesSensation de contrôle parfois limitée
Matériel soigné et illustrations élégantesThème vite relégué au second plan
Parties rapides (20–30 minutes)Peut sembler plus compliqué qu’il ne le mérite

GATSBY

CaractéristiquesDétails
AuteursBruno Cathala & Ludovic Maublanc
IllustratriceChristine Alcouffe
ÉditeurCatch Up Games
Nombre de joueurs2
Âge recommandéDès 10 ans
Durée20 à 30 minutes
Prix public constaté22 €
 
Score ludique 14

n duel rapide et raffiné, à savourer comme une coupe de champagne.

14
Rédigé par
Du rab de Jude_Maw
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