de François Rouzé chez Matagot
Pour 1 à 8 candidats de 10 ans pour 30 mn de survie !
Ah, Room 25, mon p’tit ! Tu m’installes ça sur la table et Papy Kedeaneton il remonte direct dans ses souvenirs moisis de télé-réalité des années 2000 et de soirées entre potes où la parano montait plus vite que la pression artérielle de Mamie quand elle voit que j’ai encore oublié de sortir les poubelles.
Loft Story sous acide
À la base, Room 25, c’est l’idée géniale (et un peu tordue) de François Rouzé, qui a dû trop regarder Cube. Des joueurs paumés dans un complexe de 25 salles — certaines inoffensives, d’autres qui te font passer l’envie de vivre — avec une seule sortie, et deux actions par tour pour courir, mater des salles et hurler que c’est pas toi le traître.
Dans la version originale (2012), t’avais pas beaucoup de matos, mais t’avais déjà tout : du bluff, des salles vicieuses, et ce mode “suspicion” où, bien sûr, Kevin faisait semblant d’être ton allié avant de te pousser dans la salle cryogénique. Les comptes ne sont pas bons, Kevin !
Room 25 Ultimate
Puis y’a eu Room 25 Season 2 (2014), qui a rajouté des nouveaux persos et surtout de nouvelles mécaniques : gardiens, pouvoirs spéciaux… Autrement dit, on est passé de Koh-Lanta à Fortress 2.0, et franchement, c’était pas mal. Même Mamie a réussi à jeter Pépé dans l’acide avec son perso préféré.
Et là-dessus, Matagot a fait comme tous les éditeurs modernes : ils ont regroupé tout ça dans une version Ultimate (2018). Un gros boîtage bien lourd, toutes les variantes réunies, et des figurines.

Room 25 est un jeu de plateau intense, tendu, et follement interactif, qui plonge les joueurs dans un complexe piégé rappelant le film Cube. Chaque salle est une surprise : certaines sauvent, d’autres détruisent, et la sortie est toujours bien planquée.
Le principe : vous programmez deux actions à l’avance — bouger, regarder une salle, pousser un autre joueur — et espérez survivre. Facile à dire… surtout quand Kevin, traître en puissance, vous colle un grand sourire avant de vous balancer dans une chambre mortelle.
Cette version Ultimate compile la Saison 1 et la Saison 2, offrant cinq modes de jeu : coopératif, compétitif, en équipe, suspicion et solo. De quoi s’adapter à tous les groupes, tous les styles de jeu, et toutes les envies de trahison.
Les règles sont simples, communes aux différents modes, avec quelques ajustements minimes. La vraie richesse du jeu réside dans ses combinaisons de salles, sa rejouabilité dingue, et la montée de tension constante.
Le matériel est soigné : tuiles sombres, ambiance oppressante, figurines de qualité. Rien à dire, c’est propre et immersif.
C’est un jeu où la planification ne garantit rien, où la mémoire visuelle est utile, et où l’ambiance de suspicion rend tout le monde nerveux. À 6 ou 7 joueurs, le jeu prend une ampleur jubilatoire.
Même en solo (oui, c’est possible !), le jeu fonctionne bien : vous contrôlez plusieurs personnages et ressentez toujours cette pression constante liée aux pièges et au temps qui file.
C’est un jeu qui brille autant par ses mécaniques que par l’ambiance qu’il génère autour de la table. Les parties sont courtes, mais pleines de rebondissements.
Certains lui reprocheront une répétitivité si on joue trop souvent, ou un déséquilibre si les traîtres sont expérimentés. Mais avec une bonne table, c’est une bombe.