Le géant du crowdfunding CMON traverse sa plus grave crise. L’éditeur de Zombicide et Blood Rage anticipe 6 à 8 millions de dollars de pertes en six mois, soit trois fois ses bénéfices cumulés des dix dernières années.
Les causes ? Une « tempête parfaite » : tarifs douaniers US jusqu’à 145%, inflation qui étrangle le budget loisirs, et un départ raté de Kickstarter vers Gamefound qui a amputé la visibilité et les revenus.
Depuis janvier, CMON perd environ 44 000 dollars par jour. Le contraste est violent : +170 000$ en 2024 sur la même période, contre un gouffre abyssal en 2025.
Conséquence directe : gel des nouveaux projets, licenciements massifs, et une seule priorité – livrer les campagnes déjà financées. Mais une dizaine restent en attente, pour des millions de dollars d’engagements.
Pour survivre, CMON a vendu ses joyaux : Zombicide à Asmodée, la trilogie d’Eric Lang à Tycoon Games. Un démantèlement en règle.
La direction aussi vacille : le CFO Koh Zheng Kai partira en novembre, Ng Sau Mei dès fin août, après le départ du COO David Preti.
Et dès le 29 août, la fin de l’exemption douanière US pour les petites importations viendra encore rogner les marges.
CMON promet de rebondir avec des jeux plus petits, vendus en boutique, et une vitrine à Spiel Essen.
CMON poursuit sa liquidation : HEL: The Last Saga et Anastyr sont revendus à Don’t Panic Games.
L’éditeur français annonce « une affection particulière » pour ces licences et une collaboration avec certains créateurs, mais reste très vague sur la livraison aux backers.
La communauté réagit avec cynisme : le slogan « Do panic » devient un mème, et beaucoup doutent que ces projets voient jamais le jour.
DPG, habitué aux licences pop culture, n’a jamais géré de projets narratifs aussi ambitieux.
Pour beaucoup, c’est la confirmation que CMON est en démantèlement complet, et que les backers risquent de n’obtenir au mieux que des fichiers STL.
Un avertissement brutal pour toute l’industrie : même les zombies finissent par mourir, surtout quand la caisse est vide.