Beyond the Horizon – Rien ne se perd, tout se score

Beyond the Horizon est un jeu de civilisation dans lequel les joueurs s’affrontent pour devenir la société la plus influente de l’histoire en s’appuyant sur l’exploration, l’expansion, le développement, la production, la recherche et les avancées technologiques.
Étendez l’arbre technologique et faites d’extraordinaires découvertes scientifiques sur un arbre de développement commun.
Soyez le premier à rencontrer les grandes figures de l’histoire et profiter de leurs avantages.
Gérez votre production de ressources et soutenez la croissance de votre économie, ainsi que celle de votre population.
Explorez de nouvelles terres, colonisez des villages, fortifiez des villes et construisez des bâtiments uniques !
Par l’alternance de choix d’actions simples qui vont s’étoffer avec la découverte des technologies, Beyond The horizon offre une prise en main rapide des mécaniques, mais énormément de richesse dans vos choix.

Dennis K. Chan, Adam Hill, Ben Pinchback & Matt Riddle

Quatre noms, quatre trajectoires, mais une mer commune.
Dennis K. Chan, reconnu pour Beyond the Sun, revient avec une autre fresque de choix tendus, cette fois solidement épaulé par Adam Hill, Ben Pinchback et Matt Riddle. Le trio n’est pas novice : on leur doit Fleet: The Dice Game, Three Sisters ou encore River Valley Glassworks — des jeux où la finesse tactique se niche dans des systèmes épurés. Leur patte se sent dans Beyond the Horizon : un agencement clair, une montée en puissance fluide, et cette capacité à faire émerger la tension stratégique sans jamais la forcer. Ils maîtrisent le tempo et l’interaction mesurée. C’est un travail collectif d’horlogers de la décision, où le timing se joue au tour près et l’exploration à la case.

Agnieszka Dabrowiecka & Klemens Franz

Agnieszka Dabrowiecka a posé ses couleurs sur Frostpunk: The Board Game ou The Last Spell et sur Beyond the Horizon.

Et puis, il y a Klemens Franz. Le GOAT. L’illustrateur qu’on a tous regardé sans le savoir, un crayon à la main et une tuile dans l’autre : Clans of Caledonia, Dominion (une extension), Great Western Trail, Great Austria Hotel, Isle of Skye, Lorenzo il Magnifico, Mombasa, Newton, Orléans, Patchwork, Watergate
Il est fort !

Super Meeple

Depuis leur lancement en 2014 avec la réédition luxueuse de Tikal, ils se sont fait une spécialité : remettre en lumière des classiques (comme Amun-Re ou Mexica), tout en propulsant des jeux experts contemporains au sommet des étagères.
Leur plus gros succès ? Ark Nova, évidemment. Un raz-de-marée : élu Jeu Expert de l’année 2022 par le Swiss Gamers Award. Ils ont aussi frappé fort avec Maracaibo, La Famiglia (As d’Or Expert 2024), et Sankoré, finaliste aux As d’Or 2025.
Mais Super Meeple, c’est aussi la petite porte dérobée qu’on adore pousser : la série Deckscape pour les amoureux d’escape intelligents, et Decktective, ce format aussi malin que minimal, où l’on mène l’enquête avec 60 cartes et beaucoup de flair. Deux gammes trop souvent oubliées, qu’on guette à chaque sortie. À quand le prochain ?
Avec Beyond the Horizon, l’éditeur poursuit sa route : une mécanique sérieuse, un plateau sobre, et cette obsession du jeu bien fait. Super Meeple ne vend pas de rêves : ils vendent des systèmes qui tournent. Et dans ce monde de boîtes clinquantes et de promesses floues, c’est presque un luxe.

Beyond the game !

Beyond the Horizon est un eurogame de civilisation pour 2 à 4 joueurs, où chaque décision compte plus que la dernière. Héritier de Beyond the Sun, il quitte l’espace pour explorer la terre ferme, avec un système d’exploration modulaire, un arbre technologique ramifié, et des objectifs à long terme.
Chaque joueur démarre avec des cartes gouvernement et des technologies de départ, mais la vraie question est : que sacrifier pour progresser ?
Le cœur du jeu repose sur la sélection d’actions — explorer, produire, chercher, fonder — avec un système de blocage qui rend chaque décision douloureusement délicieuse.
Les pions Population remplacent les classiques cubes et servent à tout : coloniser, fortifier, développer.
L’expansion se fait sur un plateau hexagonal partagé, où chaque tuile posée est une promesse — ou une impasse.
Le jeu alterne entre tension stratégique et moments d’optimisation solitaire.
L’interaction est présente, mais discrète : ici, on se gêne plus qu’on ne s’affronte.
La richesse vient de la rejouabilité : modules variés, arbres techs différents, combos de cartes à chaque partie.
Une “phase d’expérience” permet des actions bonus, à condition d’avoir anticipé le tempo.
L’ergonomie est correcte, malgré un plateau exigeant et des éléments parfois denses à manipuler.
Ni épique, ni flamboyant, il est profondément structuré — une mécanique d’horloger au service de la stratégie.
Beyond the Horizon est fait pour ceux qui aiment les dilemmes civilisés et les civilisations à dilemme.

Là où Beyond the Sun nous propulsait dans le vide intersidéral, Beyond the Horizon nous ramène sur une terre encore vierge… de nos dilemmes.
L’arbre technologique est toujours là, mais ce n’est plus le seul moteur.
Cette fois, il faut aussi poser des tuiles, construire des villages, fortifier des positions.
On n’optimise plus dans l’abstrait : on le fait sur un plateau réel, encombré, où chaque case prise est une occasion perdue.
On y retrouve la même tension stratégique, mais habillée différemment avec moins de froideur et moins mathématique.

Beyond the rules !

Beyond the Horizon est un eurogame de civilisation 2–4 joueurs, durée 90–120 min, alliant sélection d’actions, pose de tuiles hexagonales et un arbre technologique à 4 niveaux .
Chaque joueur a un plateau personnel avec pions Population, une carte “gouvernement” unique, et suit trois pistes : nourriture, économie, infrastructure.
Le tour se compose d’une phase d’action (choisir parmi 8 espaces, avec blocage), puis d’une phase d’expansion facultative (construire/village/fortifier via jetons) .
Les pions population peuvent être activés pour effectuer de la recherche, explorer, produire, ou débloquer des technologies
Lorsque 4 objectifs (3 en 2 joueurs) sont remplis, la fin de partie est déclenchée.
Les tuiles “territoire” (24 au total) se posent autour d’un hex central, et permettent de :
coloniser (poser un village si la force ≥ exigence),
fortifier (convertir en ville défendue),
– ou construire des bâtiments pour des bonus supplémentaires.
Poser une tuile octroie un petit bonus, fonder un village un meilleur, fortifier encore mieux – chaque choix marque des points sur les pistes .
La phase de production active de nouveaux pions population, génère des pièces ou permet d’échanger pions contre ressources.
Enfin, la phase Objectifs vérifie les conditions publiques et place des cubes – dès le nombre atteint, on termine le tour, puis un dernier tour.
Le scoring final combine points de technologies (1 à 4 VP), villages, fortifications, constructions, investissement, et pouvoirs gouvernementaux

Et alors ?

Beyond the Horizon est un jeu dense, exigeant, mais fluide. Son plateau personnel, extrêmement bien conçu, permet une montée en puissance lisible et tendue, où chaque piste (économie, nourriture, infrastructure) ouvre des leviers de développement.
Le système de population, combiné à l’arbre technologique, offre de vraies décisions stratégiques à long terme. Le fait que les technologies de niveau IV soient visibles dès le départ permet une anticipation bienvenue, en lien direct avec les objectifs publics.

L’exploration, en tuiles hexagonales, permet un positionnement tactique sur la carte. Elle est bien intégrée, même si l’interaction directe reste limitée : on se gêne, mais on ne se confronte que rarement.
Les actions bloquantes apportent une tension constante, et la phase d’expérience ajoute une flexibilité bienvenue pour optimiser ses fins de tour.

Quelques bémols existent : les pions Population, posés dans des socles en carton, sont un peu pénibles à manipuler. Et certaines cartes gouvernement peuvent déséquilibrer l’ensemble, notamment celles qui permettent d’ignorer les prérequis technologiques.
Mais dans l’ensemble, Beyond the Horizon réussit ce qu’il entreprend : offrir un jeu de civilisation sans fioriture, avec une progression claire, stratégique et exigeante, bien plus incarnée que Beyond the Sun.

👍 Points forts👎 Points faibles
Plateau individuel très bien pensé : clair, évolutif, agréable à manipulerPions Population à socle peu ergonomiques
Arbre technologique cohérent et stimulant, avec vision stratégique long termeInteraction limitée, surtout à 2 ou 3 joueurs
Système d’action avec blocage qui crée de vraies tensionsCertaines cartes gouvernement déséquilibrées
Phase “expérience” qui enrichit les fins de tourPrend beaucoup de place sur la table
Bonne rejouabilité grâce aux objectifs, aux modules et aux pouvoirs asymétriques
Production Super Meeple soignée, traduction et ergonomie globale solides

Beyond the Horizon

ÉlémentDétail
🎲 Nombre de joueurs2 à 4 joueurs
🕰️ Durée90 à 120 minutes
👶 Âge conseilléÀ partir de 14 ans
🧠 ComplexitéÉlevée (jeu expert)
🧑‍🎨 IllustrateursAgnieszka Dabrowiecka & Klemens Franz
✍️ AuteursDennis K. Chan, Adam Hill, Ben Pinchback & Matt Riddle
🏛️ Éditeur françaisSuper Meeple
🚛 Distributeur FranceBlackrock Games
💵 Prix public indicatifEnviron 60 €

 
Score Ludique 8

Une progression claire, stratégique et exigeante, bien plus incarnée que Beyond the Sun.

8
Rédigé par
Du rab de Jude_Maw
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