Un jeu qui te regarde échouer avec une infinie bienveillance.
Tu es seul.
Face à ton carnet, tes dés, et une injonction muette : « Résous. »
Tout est là : des chiffres, des flèches, des égalités, des cases à remplir.
Et toi, en face, armé d’un stylo, d’un cerveau, et d’une confiance fragile.
Tu poses un 3. Puis un 6. Tu ajustes. Tu crois avoir trouvé.
Tu vérifies.
Tu effaces.
Le jeu ne dit rien. Il n’a pas besoin.
Il te regarde doucement imploser par l’intérieur.
Et tu l’aimes pour ça.
📐 Comment ça marche ?
- Tu prends une carte. Un défi t’attend, immobile.
- Tu prends 4 dés numérotés de 1 à 6 et les 4 dés avec les opérations. Tu dois les placer dans les bonnes cases.
- Chaque case ou ligne contient une contrainte : somme exacte, comparaison, égalité, interdiction…
- Tous les critères doivent être respectés. Tous. Pas presque. Pas « ça devrait passer ».
- Tu vérifies. Tu constates que ça ne marche pas.
- Tu effaces. Tu reviens au point de départ. Tu doutes. Tu corriges. Tu recommences.
C’est simple. Jusqu’à ce que tu joues.
Et là, tu réalises que le problème, ce n’est ni le jeu, ni les règles.
C’est la personne qui tient les dés
🧠 Une obsession élégante
Certains jeux ne s’arrêtent pas lorsqu’on quitte la table. D Code appartient à cette caste rare de titres qui s’installent. Un défi non résolu ne provoque pas de frustration explosive, mais une obsession tranquille. On y repense en préparant un café, en passant devant la carte laissée ouverte. Et parfois, vingt-quatre heures plus tard, le déclic surgit.
La satisfaction ne vient pas de la vitesse, mais de la persévérance.
Un plaisir exigeant, sans effets spéciaux, sans artifice, fondé uniquement sur la mécanique logique.
Il ne cherche pas à divertir tout le monde, mais à satisfaire profondément ceux qu’il vise.
D Code s’adresse aux amateurs de jeux épurés, intelligents et retors.
Un jeu sans fioriture, qui mise tout sur le raisonnement et le silence.
À ne pas sous-estimer : les premières cartes sont une mise en jambe. Laissez-les à vos enfants.
Là où le jeu commence vraiment, c’est autour de la 50e.
C’est là que le cerveau se crispe, que le jeu montre les dents.
La suite, c’est pour ceux qui aiment transpirer doucement, longtemps.
Et ce petit twist avec le dé 6 est bien malin.
c’est une trouvaille sobre et brillante.
Je suis fan.
Points forts | Points faibles |
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96 défis progressifs, avec une montée en tension admirable | Une fois terminé, il n’y a plus de mystère |
Design épuré, parfaitement lisible | Zéro thème, zéro narration : ça ne plaira pas à tout le monde |
Sensation de satisfaction unique à chaque réussite | Peut frustrer les joueurs pressés ou impatients |
Mécanique simple mais brillante | Impossible à partager : c’est du solo intégral |
Un vrai jeu d’obsession douce | Nécessite un peu de solitude et de silence |
D Code
Élément | Détail |
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Auteurs | Juan Carlos Ruiz & Raul Lopez |
Illustratrice | Léa Wojcik |
Éditeur | MJ Games |
Nombre de joueurs | 1 (solo pur, solitaire assumé) |
Âge conseillé | Dès 7 ans (mais bien plus retors qu’il en a l’air) |
Durée d’un défi | 5 à 20 minutes |
Mécaniques | Logique, déduction, arithmétique |
Rejouabilité | Faible une fois résolu, mais intense sur la durée |
Prix public conseillé | 13 €, pour 96 claques mentales bien rangées |