
Un jeu qui coule de source : des éclats de verre à assembler, des choix limpides en apparence mais toujours tranchants. Dans la vallée, la beauté du matériel cache une vraie bataille tactique.
River Valley Glassworks est signé par David Van Drunen, déjà connu pour Gnomes at Midnight et Block and Key.
Il s’associe ici à Ben Pinchback et Matt Riddle, duo prolifique derrière de nombreux succès modernes.
Tous trois ont récemment collaboré sur Beyond the Horizon, confirmant une belle complémentarité créative.
Avec River Valley Glassworks, ils poursuivent leur exploration de mécaniques élégantes et tendues.
Dans River Valley Glassworks, chaque joueur incarne un artisan verrier installé au bord d’une rivière. Le but : collecter, organiser et façonner des morceaux de verre colorés pour composer un atelier harmonieux et efficace. Le matériel, éclatant et immersif, renforce le thème artisanal sans jamais l’écraser. Derrière cette esthétique délicate se cache un vrai jeu de tension, où chaque choix de placement peut ouvrir des opportunités… ou piéger son adversaire. Un équilibre subtil entre contemplation et compétition.

À son tour, un joueur choisit entre deux actions principales :
- Placer & ramasser : il pose une tuile de verre de sa réserve dans la rivière, ce qui modifie le paysage commun. Ensuite, il ramasse les tuiles directement adjacentes à celle qu’il vient de poser. Ces morceaux rejoignent son stock personnel et serviront à compléter son atelier.
- Piocher : s’il préfère, le joueur peut se tourner vers le lac pour tirer de nouveaux morceaux de verre et remplir sa réserve. Cette action permet de préparer de futurs coups mais sans progression immédiate dans son atelier.
Les verres collectés sont ensuite disposés dans l’atelier personnel du joueur, une grille à compléter selon des critères précis. Chaque ligne ou colonne complétée rapporte des points, mais certaines cases exigent des couleurs spécifiques, ce qui oblige à planifier et à accepter parfois des coups moins optimaux.
La partie s’achève dès qu’un joueur parvient à remplir intégralement son atelier. On procède alors au décompte des points : lignes, colonnes, objectifs intermédiaires et bonus de fin de partie.
Le cœur du décompte repose sur l’atelier personnel :
- Lignes complètes → rapportent des points fixes.
- Colonnes complètes → donnent souvent plus de points mais demandent davantage d’anticipation.

L’intérêt, c’est que chaque pièce de verre placée rapproche de la fin de partie. Finir son atelier déclenche immédiatement le décompte, ce qui peut surprendre les autres et figer la partie avant qu’ils n’aient optimisé leur grille.
Ce qui rend River Valley Glassworks accrocheur, c’est la tension permanente entre simplicité et profondeur :
- La rivière vivante : chaque pose modifie le plateau commun. Les joueurs doivent constamment s’adapter aux nouvelles configurations, anticiper les coups des autres et ne pas leur laisser des ramassages trop avantageux.
- L’atelier comme puzzle personnel : placer un morceau n’est pas qu’un simple remplissage. Les couleurs exigées, les lignes et colonnes à compléter, tout oblige à une vraie gymnastique mentale.

River Valley Glassworks surprend par son contraste : on s’attend à un jeu contemplatif, presque zen, et on découvre une machine à tension où chaque coup compte. L’esthétique sublime — ces verres colorés (en plastique… ) qui attirent l’œil — masque un système finalement assez calculatoire.
Le jeu est bien plus profond qu’il n’y paraît. Sous la simplicité des règles se cache une vraie gymnastique de planification, presque vicieuse, qui pousse à optimiser chaque coup sans répit.
Son seul vrai défaut est peut être une rejouabilité un peu limitée. Passée une dizaine de parties, on a parfois l’impression de rejouer les mêmes scénarios. Heureusement, une extension permet d’apporter ce petit supplément d’âme.
✅ Points forts | ❌ Points faibles |
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Matériel superbe, agréable à manipuler (pierres, sac, tuiles) | Couleurs parfois peu distinctes (problème pour daltoniens) |
Convient aux familles comme aux joueurs initiés | Interaction limitée : on se gêne peu directement |
Parties rapides (20-30 min), fluides | Dépendance au hasard dans le tirage des pierres |
Profondeur insoupçonnée sous des règles légères | Rejouabilité limitée sans l’extension |
River Valley Glassworks
Élément | Détail |
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Auteurs | David Van Drunen, Ben Pinchback et Matt Riddle |
Illustrateur | Andrew Bosley |
Éditeur | Allplay |
Distributeur | Asmodée |
Nombre de joueurs | 1 à 5 |
Âge conseillé | dès 8 ans |
Durée d’une partie | 20 à 30 minutes |
Type de jeu | Puzzle game, placement, collection |
Disponibilité | Version boutique & version deluxe (Kickstarter) |
Extension | River Glass & Other Sundries (modules additionnels) |
Prix | 33€ (version standard) / 70 € ( laDeluxe) |