Un pugilat tactique où perdre peut être payant : chaque carte sacrifiée déclenche un pouvoir capable de tout bouleverser. Un jeu malin et cruel qui expose ton adversaire à l’imprévisibilité, et ton cœur… à de potentielles palpitations.
Mathieu Rivero, c’est la double casquette parfaite : écrivain de fantasy (Or et Nuit, Madharva) et plume affûtée de Ludovox.fr, où il chronique, traduit et décortique l’actu ludique. Le tout est chapeauté par le poids lourd du jeu allemand, Hans im Glück, gage de sérieux et de gameplay bien huilé, et distribué chez nous par l’inévitable Asmodee, fidèle chevalier blanc des boutiques ludiques : des pros de la logistique qui savent que le cœur des joueurs, c’est du lourd.
Devenez le prochain souverain de la cité magique de Cardia en menant une lutte stratégique sans merci contre votre rival. A chaque tour, vous posez chacun l’une des 5 cartes de votre main, d’abord face cachée, puis vous les retournez en même temps. Si la carte que vous dévoilez a la plus forte influence, vous remportez ce duel. Mais si vous perdez, votre personnage gagne le droit d’activer ses pouvoirs… et va peut-être vous permettre de changer l’issue de ce duel, des précédents ou des suivants !
3 façons de gagner : en remportant 5 sceaux, si votre adversaire ne peut plus jouer de carte ou si l’un des pouvoirs de vos personnages vous déclare immédiatement vainqueur. Jouez la bonne faction et le meilleur personnage au bon moment, manipulez et combinez vos pouvoirs à bon escient, anticipez le jeu de votre adversaire pour prendre l’avantage et le conserver. Soyez vigilants car vous n’êtes jamais à l’abri d’un retournement de situation !
À première vue, Duel pour Cardia se joue comme une simple bataille : chacun choisit une carte en secret, on les révèle, la plus forte gagne… sauf que tout bascule avec le twist central. La carte perdante n’est pas inutile : elle déclenche immédiatement son pouvoir. Ces effets peuvent être permanents, ponctuels, parfois dévastateurs : gagner un sceau, manipuler une carte, ou même se rapprocher de la victoire finale. Chaque joueur gère un deck de 16 cartes, avec toujours 5 cartes en main. Le but : remporter 5 sceaux magiques… ou profiter d’un pouvoir pour achever son adversaire sur-le-champ. Les parties sont rapides (12–15 minutes), mais bourrées de lectures psychologiques et de coups tordus.
Le vrai tour de force de Duel pour Cardia, c’est cette inversion des attentes : perdre devient souvent plus intéressant que gagner. Chaque défaite volontaire est un pari risqué, mais qui peut débloquer des pouvoirs capables de retourner la partie. Cette tension permanente pousse les joueurs à jouer à contre-courant, à calculer non pas ce qu’ils vont gagner… mais ce qu’ils sont prêts à sacrifier. On retrouve un parfum de bluff, de mind game, et une gestion millimétrée du tempo. Le format duel, minimaliste, sublime cette mécanique : pas de fioritures, juste un bras de fer cérébral où chaque carte posée est une bombe à retardement.
Les règles ? Deux minutes d’explication, montre en main.
La partie ? Douze minutes de tension pure, sans temps mort.
Chaque carte a son timing, et le jeu te pousse à calculer quand il faut la garder, quand il faut la sacrifier.
Certains râlent que beaucoup de cartes n’ont d’intérêt qu’en fin de partie.
Mais en réalité, tout dépend de la lecture de l’adversaire et du tempo que tu veux imposer.
Ajoute à ça des decks alternatifs et des lieux modulables, et tu as un jeu qui se renouvelle à chaque duel.
Côté sensations, c’est du guessing, du bluff, et un peu de poker face.
Tu veux piéger ton adversaire ? Tu te fais piéger juste après.
La direction artistique est correcte sans être renversante, mais franchement, ce n’est pas pour ça qu’on y joue.
Le rapport qualité-prix est excellent : une quinzaine d’euros pour un duel qui vaut de l’or.
Et oui, soyons clairs : c’est un jeu pour deux. Le « et + » sur la boîte ? Juste du marketing cynique.
Bref, c’est un jeu nerveux, malin, addictif, un vrai « petit mais costaud ».
Points forts | Points faibles |
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Règles expliquées en 2 minutes, parties en 12–15 min | Certaines cartes n’ont de vrai intérêt qu’en fin de partie |
Twist brillant : perdre devient stratégique | Direction artistique correcte mais pas mémorable |
Rejouabilité forte grâce aux decks alternatifs et lieux modulables | |
Parties tendues, nerveuses, jamais de temps mort |
Duel pour Cardia
Caractéristique | Détail |
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Auteurs | Mathieu Rivero & Faouzi Boughida |
Illustrateurs | Florian Herold, Dominik Mayer, Qistina Khalidah, Jonas Schmutzler, Ingram Schell |
Éditeur | Hans im Glück |
Distributeur France | Asmodee |
Nombre de joueurs | 2 |
Âge conseillé | 10+ |
Durée d’une partie | 12–15 minutes |
Prix moyen | 14 € |